
Voir aussi le compte-rendu mycologique de la sortie :
https://gmbvs.fr/mycologie/sorties-...
Compte-rendu de la sortie botanique du dimanche 6 avril 2025
Pour cette sortie botanique printanière, c’était le jour des "Premières". Nous avons rendez-vous avec Fred Tarare, notre accompagnateur, sur la commune de Les Trois Châteaux, près de Saint Amour dans le Jura (39). Départ des 17 participants pour le lieu-dit Allonal.
Après un petit parcours dans des sous-bois couverts d’Ail des ours (Allium ursinum), une montée assez pentue à travers un bois de feuillus très variés et quelques pins.
Au passage, nous remarquons les dégâts causés sur les frênes par la Chalarose, un champignon ascomycète (Hymenoscyphus fraxineus), responsable de cette maladie fongique.
Cette grimpette, avec quelques difficultés, fut une "Première" pour certains d’entre nous et il leur a fallu beaucoup de courage et d’abnégation pour arriver sur le plateau. Bravo.
La récompense était au rendez-vous et nous avons pu admirer, autre "Première", de nombreux massifs d’Iris jaunâtre (Iris lutescens), tous en fleurs et normalement typique des pelouses basophiles mésoméditerranéennes, mésoxérophiles. Quelques rhizomes de cette plante ont été plantés en 1865 par Jacques-Louis Hénon, botaniste, médecin et ancien maire de Lyon. Cette plante méditerranéenne résiste et se développe parfaitement sur ces coteaux calcaires du Jura. Une flore variée et de saison nous accompagne sur le retour.
Casse-croûte sur le belvédère le Chanelet. Bonne ambiance et convivialité assurée par tous les participants. Sur le socle rocheux d’une croix, une autre "Première", l’Arabette des sables (Arabidopsis arenosa), Brassicacées à fleurs roses des des éboulis médio-européens orophiles.
Nous longeons la falaise dominant la reculée de Gizia, autre "Première", la Saxifrage de Gizia (Saxifraga giziana) des dalles en pente de falaises basophiles, orophiles. Petite plante aux feuilles basales en rosette, toutes divisées. La Saxifrage de Gizia est en danger critique d’extinction au niveau national.
Les rares plantes présentes n’étaient pas fleuries. Poursuite dans un sous-bois et retour pour une petite collation bien méritée, avant le départ.
Nous avons bien observé, scruté, fouillé les talus et les fossés tout au long du parcours mais pour la première fois nous n’avons pas trouvé un seul Dactylis glomerata et ça c’est la dernière des "Premières".
Un immense merci pour Fred Tarare, dont c’était la Première sortie avec nous, pour l’organisation de cette journée, pour son accompagnement et le partage de son savoir mycologique et botanique.
Des mots pour le dire :
- Staphylea colchica : du latin colchicus. La Colchide antique correspond aux régions de l’est
de la mer Noire, essentiellement en Géorgie aujourd’hui. - Saxifraga : du latin saxum,"pierre, roche" et frango, "rompre, briser". Souche vivace, rameuse, s’échappant à travers les fentes des rochers ; au sens qui brise les rochers.
- Senecio : du latin senecio, "vieillard", dérivé de senex, "vieux". Le séneçon donne très tôt de nombreux fruits à pappus blancs.
- Robinia : dédié à Jean Robin (1550-1629), jardinier des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII, qui introduisit en 1601 cet arbre natif d’Amérique du Nord à Paris.
- Ruscus aculeatus : du latin aculeatus, "qui a des aiguillons, des piquants", de aculeus, "aiguillon", diminutif de acus, "aiguille". Les cladodes sont terminés par une pointe piquante.
Toutes nos déterminations de la journée en PJ. L’après-midi, nous retrouvons beaucoup d’espèces observées le matin mais non reprises sur le compte-rendu du belvédère. Enfin, quelques observations mycologiques : Fomitopsis pinicola - Picipes badius - Chlorociboria aeruginosa.
L’album photographique ainsi que la liste des espèces observées sont présentés ci-dessous.
A bientôt pour d’autres aventures.
Botaniquement vôtre,
Pierre Moncorgé pour le GMBVS.